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Parce qu'à la Fuck on sfait vite enculer!

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Parce qu'à la Fuck on sfait vite enculer!
2 février 2009

Chroniques du Pied Gauche -1- Réveil

r_veil

(ou: Le destin est Prof)

Y'a des jours comme ça. C'est le bordel. Tout part en cacahouète, en freestyle, en vrille, en couille quoi! On sdit toujours que ça peut pas être pire ... rigole! Ca svoit que toi, t'as pas deux pieds gauches, autant dire que t'es pas mal barré dans la vie et que c'est pas toi qui va se débattre avec le destin toute la journée! Un farceur ce destin, un rigolo ... un sacré con! Et c'est un peu comme les profs ... il a ses têtes! C'est tout de suite vachement plus drôle de se foutre de la gueule de celui qui va râler, qu'est déjà pas bien débrouillard et qu'en plus on le fait chier. Bah voilà. Le destin est prof! Loin de moi l'idée de faire des enseignants l'instrument du divin, mais quand même ... fait chier!

Pourtant, après quelques années à me faire avoir, j'ai commencé à comprendre la technique, à mettre au point des feintes, des magouilles, des petits trucs pas trop cons pour esquiver les pièges tendu par le destin. Mais tel Coyotte tentant de se montrer plus malin que le Volatile, toutes mes tentatives semblent vouées à l'échec (et pourtant c'est pas faute d'avoir essayé, jvous ldis!). C'est ainsi que, malgré avoir mis mon réveil à sonner une heure en avance, en mode "jfaischiertouteslescinqminutes", le son à en crever les tympans d'un sourd, ajouté à ça le portable dans les mêmes conditions, caché de l'autre côté de la pièce pour m'inciter à me lever loin et à chercher ... rien. Le réveil sonne. Fort. Très fort. Trop Fort. Je me lève. Vite. Trop Vite. Tellement vite que mon corps en oublie derrière lui ledit instrument de mon éveil: la matière grise qui git, abandonnée, échouée entre l'édredon et l'oreiller. Une seule solution: retourner la chercher. "5 minutes ça fait pas de mal" qu'elle me dit "t'as le temps!". Faible, influençable, mon corps se laisse donc berner par cette petite voix fourbe s'échappant de la couette et là c'est la fin. Kidnappée, malmenée, aspirée, ligotée, tous se liguent à me retenir prisonnière contre mon gré. Je m'évanoui sous les mauvais traitements, victime que je suis, jusqu'à ce que ... "Putain c'est pas bientôt fini?!" O_o' Effrayés, se défilant tels des pleutres menacés de sévices, leur étreinte se relâche pour me laisser seule face à la voix tonitruante qui tambourine contre le mur (les fils de lâches...). Prise de conscience. Merde. Merde, merde, merde! Putain de bordel de merde! Putain de putain de ... fais chier! Moment d'égarement. Si peu de temps, tant de choses à faire. Tout se chamboule là-haut, ça pêtarade, tout part à vau-l'eau ... que faire? Mon pied droit va vers la commode, le gauche vers la douche, ma main se tend vers la cafetière et l'autre attrape une clope tandis que mes yeux restent rivés, exorbités, sur les gros chiffres verts qui me brûlent la rétine. Merde. Merde, merde, merde. Dans ces conditions, il n'y a qu'une seule chose à faire. Le genou mou, le corps retournant à l'état sauvage, je m'échoue telle une baleine sur le lit que je viens de quitter. Remettre tout en place selon le niveau de priorité, rester calme, déjà en retard, faudrait pas que je me fatigue en plus. Clope. Café-Clope. Tout individu saint de corps et d'esprit ne peut être décent tant qu'il n'est pas en phase avec lui-même. Première étape, rétablir la symbiose corps-esprit. Mfaudra un deuxième café. Plus tard. Après la douche.

Les idées enfin claires,je colle le jambon dans la cocotte, ressortant rouge comme un homard, j'ai pris mon temps, normal faut que j'émerge, et pas de détente sans en prendre le temps! Après plusieurs tentatives pour sortir de mon bocal je m'élance, tel une gazelle, bravant le froid entravant ma peau de bébé pour revêtir mes plus beaux atours ... putaindemerdeoùsontmesfringues? Bah oui, sinon ce serait pas drôle. Me voilà donc qui courre, nue comme un vers luisant irradié, irritée comme un porc épic, parce qu'évidemment la commode elle est pas dans la salle de bain! Jprends le premier truc, ça c'est bien, ça couvre et me laisse aller à une partie artistique, où les couleurs importent peu, om je mets à bas styles et carcan du conformisme de la mode (jtiens à m'excuser auprès de Jean-Paul Gauthier, Dior et autres géants de la haute, c'était pas de la provocation mais bon ... j'ai pas vraiment le dieu de la mode de mon côté quand j'ai la tête dans le cul! ) Deuxième Café. Ah. Ca c'était prévu dans le planning, j'y peux rien, faut toujours suivre la procédure, c'est ce qui fait de nous de bons soldats. Là faut smagner, sbouger, stortiller le fion parce que c'est bien beau mais y'a des impératifs dans la vie et mtartouiller le faciès pour mfaire moins moche ça en fait partie. Mais pas trop ... on irait dire que c'est ce qui m'a mise en retard ... allez ... un ptit peu ça fait dmal à personne, et surtout pas aux cernes ... faudrait pas qu'on aille dire que jsuis fatiguée ... mais pas trop ... on pourrait croire que j'ai roupillé jusqu'à pas d'heure ... . L'équilibre atteint, la perfection trouvée, place aux godillots qui gisent, éventrés sur la moquette délicatement parsemée de cendres argentées qui scintillent sous l'éclairage faiblard du néon dla kitchenette (plus ou moins) équipée. Là évidemment, une fois de plus ce serait pas fendard, tout est noué, chose à laquelle on ne pense pas suffisamment le soir: plier du genou, tendre les bras et démêler ce fatras de lacets. C'est ptèt' bête mais c'est surtout bêtement chiant. Alors ça finit que j'attaque avec les dents, grognant, haletant, prise d'une soudaine envie meurtrière. Saleté de pompes! Je les ai eues! Moi faut pas mchercher! Je passe la cavalcade dans l'escalier, les allers et retours dans l'ascenceur parce que les clopes sont là-haut et qu'au final non elles sont dans ma poche. Jpasse devant le voisin, enfin mon voisin et son regard dégueulasse ... enfin pas lui, lui il est loin de l'être mais son ptit coup d'oeil jte l'ai capté de suite, celui qui veut dire "héhé ... je sais" ... le voisin ... toujours là quand faut pas, un autre subalterne du destin, jdirais même la balance, celui qui va tout cafter pour mfoutre dans lpétrin, le collabo, la balance, le gros saligaud quoi! Bref, jlévite subtilement en baissant la tête et fonçant vers ... le miroir. (Oui, évidemment, 14m² d'appart, 14m² de miroir dans le hall, ça semble logique!). Et là c'est pas pareil tout de suite; ce qui me paraissait être une oeuvre du plus bon goût m'apparait être un assortiment digne d'Elmer ou Bozo.Besoin de décrire l'agacement, la violence, la tristesse qui se mêlèrent en moi? Encore un poids que je devrai trainer toute la journée, boarf ... un de plus un de moins ...

La galère du bus. Oui chui pauvre. Pas de sous pour le permis, pas de sous pour le bolide, donc transports en commun. Et pour être commun, c'est commun! Et la communauté c'est le partage, le partage de l'espace (même quand y'en a pas) et le partage des odeurs (surtout quand y'en a trop!). C'est à ça que tu sens la journée passer. Le matin c'est déo, parfum et shampooing et le soir transpi/dégueuli, y'en a pour tous les goûts, toutes les saveurs.M'enfin. Passons une fois de plus sur les échanges tactiles entre passagers goûtant plusou moins réticents à la proximité, jrisquerais d'être vulgaire et ça, c'est un truc que je refuse, parce qu'une fille, c'est jamais vulgaire. Bref. Je m'auto-préserve, me coupe du monde et mets en route ma séance de déculpabilisation, autrement dit, je sors mon lecteur-mp34 new-jénéreïcheun (qui fait accessoirement micro-ondes couteau suisse et kit de survie, moi jrigole pas), et me mets au fait des dernières actualités, soit une volée de différents journaux mondiaux, nationaux, internationaux, régionaux, départementaux, allant de l'ingliche au iougosselav', un topo bien varié parce que j'ai passé la soirée à me cultiver sur le câble (Je me renseigne sur les déboires dla société et la décadence de l'audiovisuel, c'est pour ma thèse et donc, c'est pas dma faute, c'est le boulot, faut que jme force à regarder dla daube, c'est pas que ça me plaise, jpréfèrerais bien Ushuaïa, mais jme sacrifie, chui comme ça! ). Bref, j'arrive. Me revoilà à bondir, parée de nouveau de mes écouteurs, la musique moi, ça me met le corps en transe, ça mdonne du peps, ça mrend toute folichonne, ça mfait arriver plus à l'heure (ou moins en retard, question de point de vue, jpréfère rester optimiste), et j'entreprends toute frétillante de parcourir les 8 bornes qui me séparent de la fac.

Une nouvelle question s'impose à moi: que faire? 1/2 heure de retard, je ne peux décemment pas me pointer comme ça pour subir le regard accusateur d'une salle entière braqué sur ma personne, ça, ça s'appelle du foutage de gueule, ni encore faire ce que le règlement m'impose, excuser mon absence, à m'écouter en quelques mois, le réseau métrobus a réduit son effectif de moitié, plus de crédibilité. Hum. Je tourne et retourne cette question dans mon esprit, la jambe active, la clope allumée, la montre qui s'affole...et, tout naturellement, la réponse s'impose à moi. 3/4 d'heure de retard ...

Boah...café?

Voilà. Ceci expliquant cela, vous comprendrez chers amis de la poésie ma mauvaise humeur matinale qui au final persiste jusqu'à l'heure du coucher. Parce que, faudrait pas déconner, si le destin est Prof, j'en ai d'autres qui m'attendent, et eux-aussi, ils comptent bien s'amuser!

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2 février 2009

Années Primaire -1- Le Cartable

cartable

Pas de crise de la quarantaine, ni de la trentaine, encore moins de la cinquantaine mais l'homme a une tendance à regarder derrière lui. Souvenirs, Nostalgie, quoi qu'on en dise ... ça fout les boules. Bah ouai, si l'herbe est plus verte chez le voisin, c'est sacrément l'horreur de se dire que le passé c'était mieux et qu'à l'époque bah c'était quand même la misère. Et dire que dans quelques années on se souviendra de maintenant avec Nostalgie. Un peu comme quelqu'un meurt: rien que pour ça j'aimerais être là le jour de mon enterrement (enfin ... jsuppose y être, mais pas là où jsrais sensée être, 'fin vous et moi, on scomprend!). Tout ça pour dire que c'est vachement rassurant, un autre arrangement avec ma conscience: le jour où on me fichera dans le trou, je serai une sainte. C'est vrai quoi! Vous avez déjà vu quelqu'un balancer le jour d'un enterrement: "ce type était un couillon fini, jpouvais pas l'cirer et jsuis bien content, et tiens mange toi ça!" Non non, ce jour là est le jour où tout le monde reconnait vos qualités! Fini autres inconvenances et vulgarités, vous devenez quelqu'un de non-conventionnel qui savait rester lui-même et s'affirmer en tant qu'individu libre loin du carcan étriqué de la société! Votre physique ingrat devient votre singularité, ce petit truc qui fait que, l'arme de votre spiritualité

Beref. Toute cette petite digression pour dire que ben lpassé ... c'est toujours plus sympa que le présent qui sbarre et vrille et le futur qu'on ne préfère pas entrevoir. L'innocence. Ah l'innocence. C'est rudement chouette ça l'innocence! Ca arrange tout le monde, comme une sorte d'arrangement global avec sa conscience: on slaisse aller, on vit sa vie et puis le reste ben ... tfaçons on comprend pas! (Ah la quiétude de l'imbécile heureux!)

Passons donc sur les 6 primières années de l'existence de tout un chacun (qui se résume aux accidents nocturnes, aux parents baragouinant des trucs à vous rendre un enfant goliot, les gribouillis qui passent pour de l'art ... ) pour faire un bond dans ce qui commence à être la vraie vie: l'école primaire! Aaaah! Oui! Ca c'était la belle vie, et jpeux dire que jsuis toute ébobie rien que d'y songer. Première image sautant à mon esprit: le cartable! Oui, le cartable, celui qui pour vous voulait tout dire, l'emblème de votre évolution sociale, celui qui vous arboriez fièrement du haut de votre mètre-dix et que vous trimballiez partout avec vous, quitte à devoir passer les portes de côté. Car c'était là toute l'ingéniosité du cartable: développer la psycho-motricité de l'enfant à un âge où son corps change grâce aux petits filous! Et il en fallait du courage pour survivre dans la jungle avec pour seul paquetage ledit conteneur, qu'il fallait à tout prix préserver des méandres de l'existence, et ce, dès le matin. C'est fou à quel point à st'âge là le cartable peut être le seul repère de l'enfant, celui qui ponctue ses journées et contient l'intégralité de son existence. Pour étayer mes propos, reprenons le matin.

Le réveil: (A cet âge là vous n'êtes pas de mauvaise humeur, y'a pas intérêt parce que la taloche ben ça fait mauvais effet par dessus la marque de l'oreiller Babar! Le café-clope, on oublie, ce sera pour le CM2, pas avant! ) Vous vous levez donc, vous frottouillez les yeux en bâillant, vous êtes à l'heure parce que maman vous a réveillé en vous caressant gentillement la tête (on oublie aussi les "putain dbordel de merde jvais jamais être à l'heure, on y reviendra!). Hop, Nesquick avalé, vous allez prendre votre super dentifrice goût fraise (ou chewing-gum pour les petits gourmands!) pour vous brosser les dents comme vous ont dit les petites bébêtes dans votre corps de "Il était une fois la vie"! (N'empêche, messieurs les dessinateurs d'animés, faites attention aux dégâts psychologiques que produisent vos oeuvres, c'est flippant pour un enfants ces bonhommes barbus qui sbaladent dans lui! Et puis, jveux pas faire ma balance, mais Actimel vous a chourré le brevet! ) Brisons! Vous sautez dans vos grenouillères dont vous ne vous doutez pas un instant des railleries qu'elles vous vaudront des années plus tard (ahhh les photos de classe!), coiffez votre coupe au bol soigneusement alignée la veille et, heure ultime du départ, vous vous munissez de votre cartable dont les bretelles sont judicieusement ajustées au maximum, hissant l'objet de convoitise plusieurs pieds au-dessus de votre mignonne caboche! Et c'est parti pour une franche journée de poilade. Non. C'est du sérieux. Vous allez à l'école. Non mais c'est vrai quoi, z'êtes plus un bébé, z'êtes un grand (preuve en est le fameux appendice juché dans votre dos!)! La journée commence donc à l'instant même où vous le revêtez ...

La Journée: Et c'est parti. Le cartable, dans le coffre.(Oui oui à l'époque le cartable c'était dans le coffre, toujours, histoire de le mettre en sécurité, au cas z'où.) On grimpe. Hop. A l'arrière. Siège auto de compêtition et le moteur vrombit crapotant des volutes gris pigeons qui parfument le quartier. Et c'est parti mon kiki! Maman fait le tour de la voiture, descend et ouvre la porte (parce que la sécurité enfant vous retient prisonnier de la carlingue). Vous bondissez sur vos deux pattes avec suspensions et vous ruez vers le coffre que vous lâchez parce que vot' petit bras potelé vous entraîne vers le haut. Tel un voleur à la tire vous vous emparez du précieux baluchon. Armé de vos épaulettes qui vous donnent l'allure d'un catcheur de compêtition, vous vous dirigez, l'air conquérant vers la bâtisse qui vous fait face, vous engageant sur le passage piéton tel un conquistador, protégeant maman de la grosse dame à la pancarte qui salue votre cartable.Vous lâchez la main de maman, qui vous surveillez quand même de loin, toujours au cas z'où, avant d'aller rejoindre vot' bande de zoulous, de sales gosses, les copains quoi. Ca sonne et vla l'heure du fameux rang. Rangés au carré, les ptit' frimousses au garde-à-vous, sur que vous n'en menez pas large, djà que vous êtes cartablement équilatéraux alors les alignements de ptits vous, ben ça fait overdose de géométrie, d'autant plus que tfaçons vous savez dessiner que les ronds. Et hop le cortège se met en marche sous le commandement du tyran en chef, alias le maître (la maîtresse mais en monsieur!). (Celui qui, à l'époque était tout pour vous, votre référence masculine, celui qui vous apprenait tout plein de trucs sympas et dont même les maths étaient rudement chouettes! Celui-là même ... )  Mais vous, à cet instant même, la seule chose qui vous omnubile, le seul objet de votre regard, de votre désir, de votre envie, la seule chose perceptible par votre champ de vision c'est la carte (dixit mamie), le cartable Batman qu'arbore fièrement Mickaël. (D'un autre côté, difficile de voir autre chose quand on mesure 1m12! ). C'est là que commencent les galères car, si maman manoeuvre l'auto comme un chef, vous fait des créneaux en veux tu en voilà, à l'arrière à l'avant, sur le côté, les yeux bandés, bah c'est une toute autre chose quand Thomas vous tient la main (et il tient le bougre de peur que vous et votre cartable filiez!), que votre angle mort fait 360° et que vous êtes encerclé de panneaux plus grands, plus hauts, plus puissants que vous. Oppression, à cet âge déjà vous savez ce que ça signifie. Seule solution: scruter le sol à l'affût d'indices géologiques vous signalant la présence des obstacles à venir, tout en gardant l'équilibre, balloté en tous sens au milieu du troupeau d'encartablés. Bien évidemment, l'echec le plus cuisant vous guette. Titubant, valdingant, vacillant, la marche traîtresse surgit sous vos petons, ah la garce et vous voilà entraîné dans une chute endiablée balourdé à droite, à gauche, de traviole et tangue et tangue et retangue, bim Juliette, bang Camille, Thomas lâche, la fin est proche, elle se rapproche, le nez en ligne de mire, va y'avoir dla viande sur les espaliers, vous fermez les yeux et ... . Rien. C'est la fin. Vous tentez de faire face à la réalité, ouvrez un oeil peu assuré pour vous retrouver face à ... la marche! Oui, la marche. Mais pas le pif démantibulé, ni la sauce tomate pendouillante, non, la lévitation. Vous levez les yeux et batman et superman vous toisent, sur la marche du dessus, vous faisant comme un clin d'oeil. Assuré de votre succès, vous tentez de vous concentrer, vos pieds se détachent du sol accidenté, vous volez! "Hey beh! Faut r'garder ses pieds hein! Faudrait pas spayer une bigne mouarf mouarf mouarf!" Le monsieur de service (en opposition à la madame de service, on n'avait pas le droit de dire poubellier et nettoyeur de toilettes!), vous le reconnaissez à ses sabots 76% Plastique 24% plastock, vous tient en suspension dans les airs, les pattes en l'air, vous aggripant par la poignée du cartable (la poignéééée!), vous évitant ainsi la rouste fatale d'un combat à mort avec la volée de marche tueuses. Fort de votre expérience, vous avez retenu la leçon, slalomant dans les couloirs, prenant les portes de biais zigzagant, vous tortillant. Arrivé en classe, la fin du périple, vous accrochez votre sacoche au crochet sur le côté du bureau (vous savez celui dans lequel vous vous preniez toujours les gambettes, ce satané crochet qui ne manquait pas de vous arracher la peau à chaque passage, celui-là même ...) .C'est de là que sortent les cahiers et leurs superbes apparâts de plastique coloré, la protège-cahier, le carnet de correspondance, le cahier de texte, le français, les maths, tout tout tout (vous saurez tout sur .... la physique ... ), tout un condensé de culture au centimètre carré, compressé dans le carcan batman. De la culture certes, mais c'est l'heure de la ... récréation. Et là, que néni, ce n'est pas vers la porte que vous vous ruez mais bien sur votre cartable, pour en sortir élastiques, cordes à sauter, billes, pogs, game boys (les grosses toutes grises toutes moches fonctionnant au moteur de deudeuche tractée par un cortège de quadripèdes...) et le fameux dix heures, les bonbons, et autres encas préparés avec affection par môman, à l'époque où les enfants pouvaient être obèses ben c'était pas grave tant qu'y'avait à manger! C'était ça le cartable, le kit de survie de l'écolier: une pincée de culture, un soupçon de loisirs et lcasse-dalle pour tout lquartier!

BN et Minikeums: Là c'est la fin. Ou presque. Parce que le cartable stune institution, un géant, une véritable pièce-montée, oui mais face au BN/verre-de-lait et les minikeums, là, y'a pas photo. Quelques heures d'insouciance, on se fend la margoulette avec des têtes en papier mâché sans comprendre combien déjà on nous farcit le ciboulot d'idées politiques. (Vous croyiez vraiment que nag, coco, jojo, josie et vaness' stait juste des bouffons difformes? Naïfs que vous êtes, lobotomisés du cerveau dla tête va!). Une sacrée poilade n'empêche. Et puis là, le cartable vous refait de l'oeil. Vous l'ignorez. Dans un couple le tout c'est de respecter l'espace vital de l'autre et des fois la vie à deux, on étouffe. Mais non, y comprend pas. Et la mère qui s'y met, faut toujours qu'elles s'en mêlent celles-l! Non pas maintenant. Plus tard. Là jregarde la télé. Jpeux ravoir du lait? On mange quoi ce soir? Mais y lâche pas l'affaire, et que c'est quand que jvais travailler, et que jcolle des miettes de BN partout que c'est pas moi que jnettoie, et que c'est pas elle la femme de ménage et que tfaçons, la télé c'est fini, c'est pas l'hôtel non plus, et que le lait ben ça donne la diarhée et qu'après faudra pas vnir se plaindre et que jdiscute pas et plus vite que ça. Vous vous retrouvez donc en face à face avec votre partenaire de galère, l'oeil ronchon avant de le delester de ses ouvrages, boudeur. Cui-là, vous l'auriez bien oublié à l'école ...

Maintenant on s'trimballe des sacs à dos uniformes, tous fins, des sacs à main, des serviettes pour faire grand, et bah moi jvous ldit, jvais mremettre au cartable parce que d'un coup jme sens toute innocente et nostalgique, et que y'a des choses qui ne s'achètent pas ...

31 janvier 2009

Grève

greve

Après un mois d'inactivité, entre vacances de Noël, Partiels et Vacances de nouveau, je reprends les cours. Je reprends les cours? Euh ... oui ... enfin ... y'a grève ou pas?

Attention amis de l'éducation Nationale, je n'ai rien contre vos revendications, que je pense, pour ma part, justifiées. Là n'est pas le problème. Oui ma conscience (avec qui j'arrive toujours à faire des compromis, à ma plus grande joie je dois le dire), m'indique parfois, qu'en tant qu'étudiante et pré-inscrite au chômage (d'ailleurs j'ai déjà envoyé le formulaire, on n'est jamais trop prudent!), je me devrais de me joindre au cortège de ceux qui, s'exaltant pour la liberté et la fin de l'oppression, se retrouvent dans la rue pour se laisser aller à une vague libératrice de mécontentement. C'est la larme à l'oeil et l'émotion en guise de drapeau que je me souviens ces années de rebellion laissées derrière moi. Ahhh la jeunesse! Ahhh la passion! Cette brûlante sensation vous dévorant l'estomac tandis que vous arborez fièrement les pancartes faites à la hâte sur les draps de maman! Ces slogans brâillés avec conviction sur des airs populaires, où chaque nouveau ministre est exhorté à faire attention à son derrière! Ces litres de breuvages ingurgités sans remords pour laisser aller son corps à écouter le fin-fond de son esprit! On se rappelle Mai 68, on se rappelle la prise de la Bastille, on se rappelle la France où la Grêve n'est plus un droit mais un devoir.

Et puis on râle. Bah ouai c'est bien gentil de faire les cons, d'aller gueuler dans la rue torchés comme des bariques parce que tfaçons les français, nous on est jamais contents. Et puis on bloque. Bah oui parce qu'on n'est pas contents et que d'abord quand on n'est pas contents bah on fait chier et que c'est normal parce que le gouvernement, lui, bah il fait chier alors pourquoi qu'on n'aurait pas le droit? Et que bah les autres aussi ils comprennent pas qu'on se bat pour eux, hein! S'ont pas d'accord? Haaan les droitistes! (Insulte suprême dans le monde de la grêve!) On bloque pour se faire entendre héhé ... sront bien obligés de nous écouter!

Et bah moi jdis non. Et pas parce que jsuis pas d'accord mais parce que moi aussi j'aime bien faire chier! (Faut bien que tout le monde s'amuse!) Non, parce que la liberté de faire grêve c'est aussi la liberté de pas la faire. Donc quand jviens voir quelqu'un qui fait le blocus (pour discutailler hein, jsuis pas du genre à briser les piquets de grêve moi, partisane du moindre effort, française que je suis!), et que je me heurte à un mur de manifestants et de poubelles entrelacés, tous crocs dehors pour m'empêcher de passer ... ben moi ça me titille ... ça me gratouille ... pour vous dire ça me met dans un état ... de la provocation, à la limite de la déclaration de guerre. Quand jsrai grande jte casserai la gueule! Une envie soudaine de rassembler toutes mes forces, de rugir, prise d'une soudaine pulsion de virilité et de liberté, bondissant sur les barricades de fortune, escaladant cagettes, poubelles afin d'atteindre le sommet tel King Kong et crier victoire. Parce que moi quand on me cherche, on me trouve. Jsuis une justicière. Je lutte pour l'égalité des droits ... même ceux des cons!

Enfin ... j'essaye d'ouvrir la porte cadenassée quoi ... C'est franchement pas beau de vieillir ... :(

31 janvier 2009

Pour commencer ...

...

Parce que la Fac, c'est la Jungle.
Parce que la Fac, c'est pas la vie, mais ça y ressemble étrangement ...

...

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